Le blog de Thiathias

Où l'on parle d'économie, de musique, du web, de sciences, de l'actualité, et de tout le reste.

Affichage des articles publiés dans avril, 2010

Cette semaine, comme le dit Paul Jorion, a été très chargée en actualités économiques, avec notamment l’audition de Goldman Sachs par la SEC (le gendarme de la bourse aux États-Unis), et la dette de la Grèce qui bouge pas mal en ce moment (oui, on va dire ça comme ça).

C’est donc l’occasion pour moi de vous présenter la vidéo du vendredi du blog de Paul Jorion. Cet homme publie tous les vendredis une vidéo sur son blog, dans laquelle il parle de l’actualité économique de la semaine écoulée, mais vue sous un angle qu’on ne voit malheureusement que trop peu (voire pas du tout) dans les médias : un angle d’un anthropologue qui analyse clairement la situation, sans avoir un avis biaisé par une quelconque direction de journal ou autre.

Je vous rassure, si vous ne comprenez pas tous les mots qu’il emploie, c’est normal, c’est le début. Mais au bout de quelques épisodes on s’habitue au vocabulaire et c’est tant mieux car c’est un signe qui montre qu’on apprend des choses. Je trouve ces vidéos très enrichissantes, et ce, même pour les personnes novices en économie (pour ma part je n’ai eu aucune formation dans ce domaine). Mais pour quiconque s’intéresse un peu à l’actualité, et a envie d’avoir un regard autre que le regard malheureusement souvent trop unique des médias traditionnels, cette vidéo est un vrai plaisir. Il en publie une chaque vendredi, donc c’est idéal pour commencer le week-end.

Je vous met celle de ce vendredi en dessous, car elle vaut vraiment le coup :

Cet article de Paul Jorion illustre bien les limites de la liberté quand elle n’est pas accompagnée d’honnêteté. C’est un peu technique mais je trouve l’article vraiment intéressant :

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

La liberté est une très belle chose mais son exercice est délicat, j’aimerais illustrer cela par un exemple emprunté à l’actualité : le CDO, la Collateralized–Debt Obligation au nom sympathique de « ABACUS 2007-AC1 » émise par Goldman Sachs et dont il fut beaucoup question, pas plus tard que vendredi dernier.

Un client est-il libre de demander à une firme qu’elle crée à son intention le produit qui lui convient ? Pour autant que la firme en question puisse le livrer, certainement, et à condition aussi bien entendu que le produit soit légal. Il n’y a donc rien de répréhensible quand Mr. John Paulson, président d’unhedge fund américain (sans relation avec son homonyme Mr. Henry Paulson, ancien Secrétaire au Trésor) demande à la firme Goldman Sachs de créer un CDO à partir de crédits hypothécaires de son choix.

Nouvelle question : est-il légitime de considérer qu’un prix est susceptible tout aussi bien de baisser que de monter ? Parfaitement, bien entendu ! Et est-on libre de demander – comme le fait alors Mr. Paulson, que Goldman Sachs crée un CDO contenant les crédits hypothécaires subprime dont la probabilité que l’emprunteur le rembourse un jour est la plus faible possible ? Assurément ! Et puisque la valeur de ce CDO ne peut que baisser au fil des jours et puisqu’il serait donc fou de l’acquérir soi-même, l’attitude la plus raisonnable ne serait-elle pas de parier que son prix baissera effectivement – en prenant, par exemple, des positions nues sur des CDS, des Credit–Default Swaps ? La réponse est encore une fois « Oui » : cent fois oui ! Et c’est pourquoi on comprend parfaitement l’attitude de la SEC, le régulateur des marchés américains, qui a décidé de ne pas importuner Mr. John Paulson à propos de cette affaire.

L’exercice de la liberté est cependant plus délicat dans le cas de Goldman Sachs, qui décide alors d’offrir à ses clients le CDO « ABACUS 2007-AC1 » structuré en suivant les instructions de Mr. Paulson, le produit ayant été délibérément conçu – comme on l’a vu – pour être la plus abominable camelote imaginable. Le commentaire de Goldman Sachs est celui-ci – et pour ne pas courir le risque de déformer le propos, je cite textuellement Mr. Lloyd Blankfein, le patron de la firme : « Nous sommes bien sûr dans l’obligation de rendre compte pleinement de ce qu’est un instrument financier et d’être honnêtes dans nos transactions, mais nous ne gérons pas l’argent d’autrui ». Et dans la lettre que Mrs. Blankfein et Gary Cohn, le président de Goldman Sachs, ont adressée conjointement la semaine dernière à leurs actionnaires, ils précisent que l’objectif de la grande firme de Wall Street est de servir des clients avertis (« sophisticated »), capables de prendre leur propres décisions. Autrement dit, les dirigeants de Goldman Sachs proposent à leurs clients d’exercer pleinement la liberté qui est la leur d’acheter ou non la camelote que la firme cherche à leur vendre. On reste donc, fermement, dans le domaine des libertés.

On se demande du coup pourquoi la SEC a décidé de chercher des poux à Goldman Sachs dans cette affaire. Une hypothèse : qu’il ne s’agit peut-être pas tant de « liberté » que d’un autre mot présent dans la citation : le mot « honnêteté ». Ah ! vraiment, rien n’est simple !

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

Voilà des propos qui montrent de façon relativement claire les dérives de la finance actuelle. Mais en même temps, ces “dérives” sont permises par la législation, donc comment les mettre en cause ?

La réponse viendra le jour où on entreprendra la lourde tâche de réformer la finance. Ce n’est peut être pas pour bientôt, mais il faudra bien que ça vienne un jour si on ne veut pas que les états se fasse phagocyter par les milieux financiers.

Récemment, on a annoncé le thème de Français-Philosophie en classes préparatoires scientifiques pour l’année 2011 : ce sera le Mal. Le thème a l’air pas mal (oui comme ça le jeu de mots est fait je peux passer à la suite), mais j’ai l’impression que cela va être complètement différent du thème actuel qui est l’Argent. Notamment parce que l’Argent c’est assez d’actualité vu la situation contemporaine de l’économie, tandis que le Mal, ce n’est pas quelque chose dont on entend parler tous les jours, ou du moins pas de façon aussi explicite que l’Argent.

Au programme, trois œuvres que je devrai lire (et étudier assidûment bien entendu) :

  • Profession de foi du vicaire savoyard de Jean-Jacques Rousseau dans le quatrième livre de Émile ou de l’éducation
  • Macbeth de William Shakespeare
  • Les âmes fortes de Jean Giono

Tout ça m’a l’air intéressant, bien que je ne sois pas un grand littéraire et que je ne connaisse pas tant que ça les auteurs. Voilà donc ce que je devrai lire dans les prochains jours.

Si vous les avez lu, n’hésitez pas à commenter :)

Je vous avais déjà parlé de Juno par ici, en vous annonçant qu’ils allaient jouer au showcase le 2 avril. D’après ceux qui étaient présents ça s’est bien passé, et les habitants de la capitale sont bien chanceux car ils pourront aller les (re)voir le vendredi 16 avril au Scoptione, anciennement connu sous le nom de Paris Paris.

Si vous êtes dans le coin et que vous avez raté le 2 avril, je vous conseille d’être présent le 16 car il y aura des nouveaux morceaux que personne n’a entendu, alors si ça c’est pas de l’exclusivité . . . :)

Pour réserver ça peut se faire .

Un autre groupe que j’ai découvert il y a peu et dont je voulais vous parler, c’est Pantyhouse. Comme Juno, ils sont produits par le label participatif My Major Company, mais à la différence de Juno, ils n’ont pas encore atteint les 100000€.

C’est donc l’occasion pour moi de vous parler de ce fameux label. En fait, c’est pas compliqué : c’est un site qui permet aux artistes de se faire produire, et qui permet aux internautes de produire des artistes. Comment ça marche dans la pratique ?

Imaginons que je soit un artiste (ce qui n’est pas tout à fait imaginaire mais c’est un autre sujet), j’ai envie de produire un album, mais j’ai pas de sous. Je m’inscris donc sur mymajorcompany.com, je mets en ligne quelques chansons, et j’attend que les internautes misent sur moi.
Maintenant, imaginons que je soit un internaute, j’aime bien la musique, j’ai envie de participer à la production de la musique de demain. Je vais donc m’inscrire sur mymajorcompany.com, je vais écouter les chansons des artistes, et si je suis conquis par la musique, je peux miser sur ceux-ci.

Miser, cela revient à dire que je prend une “part” dans la production de l’album. Une part coûte 10€, et pour que la production de l’album démarre, il faut que l’artiste ait récolté 100000€, il y a donc en tout 10000 parts. Pour limiter le côté spéculatif, il y a des limites dans le nombre de parts que l’on peut prendre. Au début, on peut prendre 100 parts sur l’artiste (ce qui revient à miser 1000€), puis au fur et à mesure que la jauge se rapproche des 100000€, on peut miser de moins en moins de part, jusqu’à arriver à 10 parts maximum une fois que la jauge a atteint la moitié (50000€).

Avec des exemples, ça donne : si un artiste a récolté 5000€, je peux miser 100 parts. Pantyhouse en est à 46000 et quelques à l’heure où j’écris ce billet, donc on peut prendre au maximum 20 parts de Pantyhouse. Quand ils auront dépassé les 50000€, on ne pourras plus prendre que 10 parts.

Bon, bref, voilà pour le principe. Et une fois les 100000€ atteints, la production de l’album peut démarrer, et My Major Company joue alors son rôle de label en accompagnant l’artiste lors de la production de l’album, et en élaborant un plan marketing, en allant proposer les chansons aux radios, etc. . .

Enfin, quand l’album se vend, et qu’il engrange des bénéfices, les producteurs gagnent une partie de ces bénéfices (de l’ordre de 30%) au prorata du nombre de parts qu’ils ont acquis.

Voilà donc pour l’explication du concept.

Personnellement je trouve que celui-ci est plutôt pas mal, car en plus ça permet de tisser des liens entre les artistes et les producteurs. (Les producteurs ne sont pas là juste pour donner leur argent aux trucs les plus commerciaux).

Bon, à la base, je devais vous parler de Pantyhouse.

Alors Pantyhouse, c’est un groupe qui est sur mymajorcompany.com, et qui a trouvé à mon sens LE mélange idéal entre le Rock et l’Electro. Je ne sais pas comment ils se sont débrouillés, mais le fait est qu’ils doivent être vraiment talentueux. Leur musique, c’est quelque chose de novateur, mais en même temps un mélange de genres pas nouveaux. Mais ils sont de très bons cuisiniers car leur tambouille à base de Rock et d’Electro est tout simplement géniale. Il y a une fraicheur dans leur musique que je n’ai jamais entendu nulle part, ça en est presque magique. C’est à ce point bon à écouter que quand je me lève le matin et que je me dis “oh non il faut se réveiller. . .”, je vais direct sur le site de MMC, je charge la playlist avec les musiques de Pantyhouse, et zou, de suite je suis en forme et ça fait bien commencer la journée :)

Je vous conseille vivement d’aller écouter leurs chansons par ici sur le site de MMC
Et bien sûr, si comme moi vous adorez, vous pouvez miser sur eux. (A noter que quand vous misez sur un artiste vous pouvez accéder à l’espace producteur où vous pouvez écouter des chansons en exclusivité, pour Pantyhouse je peux vous assurer que ça vaut le coup. )

Vous pouvez aussi les retrouver sur facebook

Je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager la vidéo de leur clip All in All :

Pantyhouse “all in all” le clip web