Le blog de Thiathias

Où l'on parle d'économie, de musique, du web, de sciences, de l'actualité, et de tout le reste.

Affichage des articles publiés dans mai, 2010

Si vous suivez un peu mon blog, vous aurez remarqué que j’ai parlé à plusieurs reprises d’artistes qui étaient sur MyMajorCompany, le site de production de musique participatif. J’ai moi-même acheté des parts de quelques artistes que j’ai trouvés vraiment géniaux.

Récemment, la société MyMajorCompany a élargi son concept au domaine de l’édition, en lançant MMC Books (en partenariat avec les éditions XO, dont je n’ai absolument aucune idée de leur réputation). Le principe est grosso modo le même : on lit des extraits de livres d’auteurs, et si ça nous plait, on peut acheter des parts (toujours à 10€ la part). Quelques différences tout de même :

  • Il suffit de 20 000€ pour financer l’auteur au lieu de 100 000€ pour un artiste
  • N’importe qui peut proposer son livre, mais avant que les internautes puissent soutenir le projet financièrement, MMC lit les extraits et effectue une sélection.
  • Il y a aussi plein d’autres différences, mais je ne vais pas toutes les citer ici, il y a notamment la rémunération qui diffère, le nombre de parts maximum qui change, etc…

À noter également que les deux sites sont complètement intégré, donc si vous avez déjà un compte sur MMC sur la partie musique avec des crédits dessus, vous pourrez vous connecter sur MMC Books avec vos mêmes identifiants et utiliser les crédits pour financer les auteurs.

Il sera intéressant de voir comment va évoluer le site, et si les premiers auteurs vont faire un buzz aussi énorme que celui pour l’artiste Grégoire à l’époque. Personnellement, je pense que oui, car j’ai déjà vu deux trois articles qui en parlaient. Après, il faudra voir si les ventes seront au rendez-vous, car l’édition est quand même un tout autre secteur que la musique.

J’ai misé les 10€ de crédit qui me restaient sur l’auteur Elena Klein, car j’ai trouvé l’idée de son livre sympathique, et parce qu’il représente des opportunités commerciales intéressantes. J’avoue que si j’avais plus de crédit j’aurai misé sur d’autres auteurs également mais bon comme il ne me restait que de quoi acheter une part, je l’ai mise sur l’auteur la plus près d’être financée.

Voilà donc un nouveau venu dans la multitude de sites de « crowd-funding » (en français : financement par la foule). L’avantage de ce concept est qu’il renverse complètement les rapports entre Internet et contenus multimedias. Alors que beaucoup de sociétés de production ont une vision de l’internet restreinte au seul piratage de leurs contenus, ceux qui adoptent le modèle du crowd-funding renversent la donne et se servent d’internet pour financer leurs productions. Et évidemment tous les co-producteurs ne vont pas aller pirater le contenu qu’ils auront produit, donc tout le monde est content.

10avis=5eurosComme vous le savez probablement déjà, l’arrivée d’internet a permis aux marchands de développer leur activité sur un nouveau secteur, la vente en ligne. Celle-ci présente plusieurs avantages, comme le fait de ne pas avoir besoin de magasins physiques par exemple. Un autre avantage c’est que avec l’avènement du web 2.0 (eh oui je sais employer les mots à la mode, même quand elle est dépassée), les marchands en ligne ont ouvert des espaces où les consommateurs peuvent donner leur avis sur les produits.

Mais apparemment, chez shopping.com, on n’est pas satisfait du nombre d’avis, et on en veut encore plus. Alors que faire pour motiver les gens à donner leur avis ? Chez shopping.com, c’est simple, on s’est dit « motivation = argent » et donc ils organisent des « opérations » durant lesquelles les internautes sont rémunérés pour donner leur avis sur les produits.

Alors, où est le problème ? Le problème vient du fait qu’il n’y a aucun contrôle sur l’internaute, et que donc je peux donner mon avis sur un produit que je n’ai pas acheté, que je n’ai jamais vu, que je ne connais pas. Mais en donnant mon avis sur un truc que je ne connais pas, je pourrai quand même gagner de l’argent (bon, certes, c’est 50 centimes par avis, mais il y a des blogueurs qui seraient bien contents si on les payait 50 centimes pour écrire une petite centaine de mots).

Donc pour résumer, quand vous allez sur shopping.com, que vous regardez différents produits, vous vous renseignez, vous lisez les avis, et là, vous ne pouvez pas vous fier aux avis car vous ne savez pas s’ils ont été écrits par des gens qui connaissent le produit ou non.

Mais alors à qui peut-on se fier ? Sur internet, on ne peut pas se fier aux avis écrits par des gens qu’on ne connait pas. Parce que là je vous parle de shopping.com car ils font une opération ouverte à tous, mais on peut se douter que des sociétés privées payent des gens pour écrire des avis positifs sur leurs articles, ce sont les règles joyeuses du marketing après tout.

Tout ça pour dire que, quand vous voulez acheter un produit, le plus sûr est encore de se fier aux conseils de ses connaissances, car on peut être à peu près sûr que leur parole ne sera pas biaisée. Enfin, c’est du moins ce que j’ose espérer . . .

(Cet article fait suite à celui-ci)

Comme l’explique Paul Jorion, certains représentants ont été entendus devant le sous-comité du congrès américain. Il y avait la présidente et le directeur des opérations boursières de la SEC [Securities and Exchange Commission], ainsi que le président de la CFTC [Commodity Futures Trading Commission].

On leur a posé tout plein de questions pour leur demander d’expliquer ce qui s’était passé durant le krach de jeudi dernier, et à la question « La chute résulte-t-elle de la confusion par un opérateur de chiffres en millions avec des chiffres en milliards ? », ils ont répondu que non.

Donc la chute était plutôt due à la situation de la Grèce, et à son état de santé financier (ou d’autre chose), mais en tout cas pas à un trader qui aurait eu des doigts en carton. Comme quoi il suffisait d’une analyse pourtant bien simple (juste regarder comment sont agencées les touches sur un clavier) pour deviner que ce que les médias ont raconté n’était pas vrai.

Pourquoi l’ont-il raconté alors ? À mon avis deux hypothèses : soit parce qu’on leur a demandé de le faire, pour calmer les gens et cacher le fait que la situation actuelle est assez désastreuse et que les marchés l’ont compris, soit parce que vu que c’était assez rigolo ça se vendait bien (version journaux) ou ça amenait du trafic (version web). Peut être qu’il y avait un peu des deux aussi.

(MAJ : pour découvrir la suite de l’histoire c’est sur ce billet)

Si vous lisez un peu les actualités et notamment celles concernant l’économie, vous avez du vous étonner d’apprendre que hier, à la bourse de New-York, il s’est passé quelque chose de plutôt étrange (qui n’est en réalité rien d’autre qu’un krach brousier). J’ai remarqué que dans quasiment presque tous les articles qui en parlent, on évoque une « erreur humaine » d’un trader. « Erreur humaine », pourquoi pas, ça le fait bien, après tout. Comme ça on peut dire que le système, lui, est bon, mais que c’est l’humain qui fait l’erreur.

Quelle serait cette erreur humaine ? On nous dit qu’un trader aurait confondu les millions et les milliards ! En croyant donner un ordre de vente de quelques millions, il aurait vendu quelques milliards à la place, entrainant la chute des cours. La question est : est-ce vraiment crédible ?

Comme la scène s’est passée à la bourse de New-York, le trader devait donc avoir un clavier qwerty. Et sur un clavier qwerty, comme vous pouvez le voir sur l’image, le « B » est quand même à deux touches de distance du « M ». ( En anglais, « millions » se dit « million » et « milliards » se dit « billion ».) Donc déjà, quand le trader passe un ordre pour vendre l’équivalent de millions de dollars, à mon avis, il doit faire un minimum attention. Mais même si on suppose que le monsieur était très fatigué, et qu’il aurait glissé son doigt sur la touche d’à côté, eh bien justement, à côté du « M » il n’y a pas le « B », donc il aurait fallu qu’il ait vraiment des doigts en carton pour se tromper de deux touches de distance.

qwerty

Donc de deux choses l’une : soit il y a eu une chute provoquée par la situation actuelle (l’état de la dette grecque par exemple) qu’on essaye de nous faire passer pour une erreur stupide (car la rumeur du trader aux doigts en carton n’a pas été confirmée), soit il y a bien eu une erreur stupide, mais alors l’heure est vraiment grave si des gens confondent des millions et des milliards sans faire attention et provoquent ainsi une chute boursière sans précédent depuis 1987 (source).

PS : Et comme aujourd’hui on est vendredi, Paul Jorion a publié sur son blog une nouvelle vidéo, comme il le fait tous les vendredis, donc je vous la met en dessous. (À regarder si vous avez un quart d’heure devant vous.)

Lui n’essaye pas de savoir comment ça a pu chuter, mais plutôt comment ça a pu remonter.

Aujourd’huiLemeblog podcast, je vais vous parler d’un nouvel audioblog, l’audioblog de Lemeb. Enfin je dis « nouvel » mais il n’est pas si nouveau que ça vu que son premier épisode date du mois dernier.

Cet audioblog est donc un podcast fait par Lemeb, et je vous le conseille car d’une part c’est quelqu’un que j’aime bien et donc je le soutiens, et d’autre part car il parle de ce dont il a envie de parler et il a une liberté de ton qui est appréciable. Son avis subjectif vous encouragera à répondre et à engager le débat avec lui  :)

Pour vous abonner au podcast ça se passe sur iTunes.