Bon alors rassurez-vous, je ne vais pas moi-même faire une description de tout cela, car j’en serai bien évidemment incapable. Mais étant donné que Paul Jorion l’a très bien fait, je trouve, dans sa vidéo du vendredi, je vous la met juste en dessous.
Il explique très bien la situation globale dans laquelle on se trouve actuellement, avec un regard que certains ne manqueront pas de qualifier de pessimiste. En ce qui me concerne, je ne saurais pas trop juger ses propos. D’un côté la situation est alarmante, d’un autre côté on ne s’en rend pas forcément compte au quotidien (enfin ça dépend pour qui).
Quoiqu’il en soit, ce que Paul Jorion raconte est intéressant, donc voici la vidéo (un peu longue mais on ne s’en rend finalement pas compte car c’est bien expliqué)
(MAJ : pour découvrir la suite de l’histoire c’est sur ce billet)
Si vous lisez un peu les actualités et notamment celles concernant l’économie, vous avez du vous étonner d’apprendre que hier, à la bourse de New-York, il s’est passé quelque chose de plutôt étrange (qui n’est en réalité rien d’autre qu’un krach brousier). J’ai remarqué que dans quasiment presque tous les articles qui en parlent, on évoque une « erreur humaine » d’un trader. « Erreur humaine », pourquoi pas, ça le fait bien, après tout. Comme ça on peut dire que le système, lui, est bon, mais que c’est l’humain qui fait l’erreur.
Quelle serait cette erreur humaine ? On nous dit qu’un trader aurait confondu les millions et les milliards ! En croyant donner un ordre de vente de quelques millions, il aurait vendu quelques milliards à la place, entrainant la chute des cours. La question est : est-ce vraiment crédible ?
Comme la scène s’est passée à la bourse de New-York, le trader devait donc avoir un clavier qwerty. Et sur un clavier qwerty, comme vous pouvez le voir sur l’image, le « B » est quand même à deux touches de distance du « M ». ( En anglais, « millions » se dit « million » et « milliards » se dit « billion ».) Donc déjà, quand le trader passe un ordre pour vendre l’équivalent de millions de dollars, à mon avis, il doit faire un minimum attention. Mais même si on suppose que le monsieur était très fatigué, et qu’il aurait glissé son doigt sur la touche d’à côté, eh bien justement, à côté du « M » il n’y a pas le « B », donc il aurait fallu qu’il ait vraiment des doigts en carton pour se tromper de deux touches de distance.
Donc de deux choses l’une : soit il y a eu une chute provoquée par la situation actuelle (l’état de la dette grecque par exemple) qu’on essaye de nous faire passer pour une erreur stupide (car la rumeur du trader aux doigts en carton n’a pas été confirmée), soit il y a bien eu une erreur stupide, mais alors l’heure est vraiment grave si des gens confondent des millions et des milliards sans faire attention et provoquent ainsi une chute boursière sans précédent depuis 1987 (source).
PS : Et comme aujourd’hui on est vendredi, Paul Jorion a publié sur son blog une nouvelle vidéo, comme il le fait tous les vendredis, donc je vous la met en dessous. (À regarder si vous avez un quart d’heure devant vous.)
Lui n’essaye pas de savoir comment ça a pu chuter, mais plutôt comment ça a pu remonter.
Cette semaine, comme le dit Paul Jorion, a été très chargée en actualités économiques, avec notamment l’audition de Goldman Sachs par la SEC (le gendarme de la bourse aux États-Unis), et la dette de la Grèce qui bouge pas mal en ce moment (oui, on va dire ça comme ça).
C’est donc l’occasion pour moi de vous présenter la vidéo du vendredi du blog de Paul Jorion. Cet homme publie tous les vendredis une vidéo sur son blog, dans laquelle il parle de l’actualité économique de la semaine écoulée, mais vue sous un angle qu’on ne voit malheureusement que trop peu (voire pas du tout) dans les médias : un angle d’un anthropologue qui analyse clairement la situation, sans avoir un avis biaisé par une quelconque direction de journal ou autre.
Je vous rassure, si vous ne comprenez pas tous les mots qu’il emploie, c’est normal, c’est le début. Mais au bout de quelques épisodes on s’habitue au vocabulaire et c’est tant mieux car c’est un signe qui montre qu’on apprend des choses. Je trouve ces vidéos très enrichissantes, et ce, même pour les personnes novices en économie (pour ma part je n’ai eu aucune formation dans ce domaine). Mais pour quiconque s’intéresse un peu à l’actualité, et a envie d’avoir un regard autre que le regard malheureusement souvent trop unique des médias traditionnels, cette vidéo est un vrai plaisir. Il en publie une chaque vendredi, donc c’est idéal pour commencer le week-end.
Je vous met celle de ce vendredi en dessous, car elle vaut vraiment le coup :
Cet article de Paul Jorion illustre bien les limites de la liberté quand elle n’est pas accompagnée d’honnêteté. C’est un peu technique mais je trouve l’article vraiment intéressant :
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
La liberté est une très belle chose mais son exercice est délicat, j’aimerais illustrer cela par un exemple emprunté à l’actualité : le CDO, la Collateralized–Debt Obligation au nom sympathique de « ABACUS 2007-AC1 » émise par Goldman Sachs et dont il fut beaucoup question, pas plus tard que vendredi dernier.
Un client est-il libre de demander à une firme qu’elle crée à son intention le produit qui lui convient ? Pour autant que la firme en question puisse le livrer, certainement, et à condition aussi bien entendu que le produit soit légal. Il n’y a donc rien de répréhensible quand Mr. John Paulson, président d’unhedge fund américain (sans relation avec son homonyme Mr. Henry Paulson, ancien Secrétaire au Trésor) demande à la firme Goldman Sachs de créer un CDO à partir de crédits hypothécaires de son choix.
Nouvelle question : est-il légitime de considérer qu’un prix est susceptible tout aussi bien de baisser que de monter ? Parfaitement, bien entendu ! Et est-on libre de demander – comme le fait alors Mr. Paulson, que Goldman Sachs crée un CDO contenant les crédits hypothécaires subprime dont la probabilité que l’emprunteur le rembourse un jour est la plus faible possible ? Assurément ! Et puisque la valeur de ce CDO ne peut que baisser au fil des jours et puisqu’il serait donc fou de l’acquérir soi-même, l’attitude la plus raisonnable ne serait-elle pas de parier que son prix baissera effectivement – en prenant, par exemple, des positions nues sur des CDS, des Credit–Default Swaps ? La réponse est encore une fois « Oui » : cent fois oui ! Et c’est pourquoi on comprend parfaitement l’attitude de la SEC, le régulateur des marchés américains, qui a décidé de ne pas importuner Mr. John Paulson à propos de cette affaire.
L’exercice de la liberté est cependant plus délicat dans le cas de Goldman Sachs, qui décide alors d’offrir à ses clients le CDO « ABACUS 2007-AC1 » structuré en suivant les instructions de Mr. Paulson, le produit ayant été délibérément conçu – comme on l’a vu – pour être la plus abominable camelote imaginable. Le commentaire de Goldman Sachs est celui-ci – et pour ne pas courir le risque de déformer le propos, je cite textuellement Mr. Lloyd Blankfein, le patron de la firme : « Nous sommes bien sûr dans l’obligation de rendre compte pleinement de ce qu’est un instrument financier et d’être honnêtes dans nos transactions, mais nous ne gérons pas l’argent d’autrui ». Et dans la lettre que Mrs. Blankfein et Gary Cohn, le président de Goldman Sachs, ont adressée conjointement la semaine dernière à leurs actionnaires, ils précisent que l’objectif de la grande firme de Wall Street est de servir des clients avertis (« sophisticated »), capables de prendre leur propres décisions. Autrement dit, les dirigeants de Goldman Sachs proposent à leurs clients d’exercer pleinement la liberté qui est la leur d’acheter ou non la camelote que la firme cherche à leur vendre. On reste donc, fermement, dans le domaine des libertés.
On se demande du coup pourquoi la SEC a décidé de chercher des poux à Goldman Sachs dans cette affaire. Une hypothèse : qu’il ne s’agit peut-être pas tant de « liberté » que d’un autre mot présent dans la citation : le mot « honnêteté ». Ah ! vraiment, rien n’est simple !
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
Voilà des propos qui montrent de façon relativement claire les dérives de la finance actuelle. Mais en même temps, ces « dérives » sont permises par la législation, donc comment les mettre en cause ?
La réponse viendra le jour où on entreprendra la lourde tâche de réformer la finance. Ce n’est peut être pas pour bientôt, mais il faudra bien que ça vienne un jour si on ne veut pas que les états se fasse phagocyter par les milieux financiers.
Récemment, on a annoncé le thème de Français-Philosophie en classes préparatoires scientifiques pour l’année 2011 : ce sera le Mal. Le thème a l’air pas mal (oui comme ça le jeu de mots est fait je peux passer à la suite), mais j’ai l’impression que cela va être complètement différent du thème actuel qui est l’Argent. Notamment parce que l’Argent c’est assez d’actualité vu la situation contemporaine de l’économie, tandis que le Mal, ce n’est pas quelque chose dont on entend parler tous les jours, ou du moins pas de façon aussi explicite que l’Argent.
Au programme, trois œuvres que je devrai lire (et étudier assidûment bien entendu) :
Profession de foi du vicaire savoyard de Jean-Jacques Rousseau dans le quatrième livre de Émile ou de l’éducation
Macbeth de William Shakespeare
Les âmes fortes de Jean Giono
Tout ça m’a l’air intéressant, bien que je ne sois pas un grand littéraire et que je ne connaisse pas tant que ça les auteurs. Voilà donc ce que je devrai lire dans les prochains jours.