(MAJ : pour découvrir la suite de l’histoire c’est sur ce billet)

Si vous lisez un peu les actualités et notamment celles concernant l’économie, vous avez du vous étonner d’apprendre que hier, à la bourse de New-York, il s’est passé quelque chose de plutôt étrange (qui n’est en réalité rien d’autre qu’un krach brousier). J’ai remarqué que dans quasiment presque tous les articles qui en parlent, on évoque une « erreur humaine » d’un trader. « Erreur humaine », pourquoi pas, ça le fait bien, après tout. Comme ça on peut dire que le système, lui, est bon, mais que c’est l’humain qui fait l’erreur.

Quelle serait cette erreur humaine ? On nous dit qu’un trader aurait confondu les millions et les milliards ! En croyant donner un ordre de vente de quelques millions, il aurait vendu quelques milliards à la place, entrainant la chute des cours. La question est : est-ce vraiment crédible ?

Comme la scène s’est passée à la bourse de New-York, le trader devait donc avoir un clavier qwerty. Et sur un clavier qwerty, comme vous pouvez le voir sur l’image, le « B » est quand même à deux touches de distance du « M ». ( En anglais, « millions » se dit « million » et « milliards » se dit « billion ».) Donc déjà, quand le trader passe un ordre pour vendre l’équivalent de millions de dollars, à mon avis, il doit faire un minimum attention. Mais même si on suppose que le monsieur était très fatigué, et qu’il aurait glissé son doigt sur la touche d’à côté, eh bien justement, à côté du « M » il n’y a pas le « B », donc il aurait fallu qu’il ait vraiment des doigts en carton pour se tromper de deux touches de distance.

qwerty

Donc de deux choses l’une : soit il y a eu une chute provoquée par la situation actuelle (l’état de la dette grecque par exemple) qu’on essaye de nous faire passer pour une erreur stupide (car la rumeur du trader aux doigts en carton n’a pas été confirmée), soit il y a bien eu une erreur stupide, mais alors l’heure est vraiment grave si des gens confondent des millions et des milliards sans faire attention et provoquent ainsi une chute boursière sans précédent depuis 1987 (source).

PS : Et comme aujourd’hui on est vendredi, Paul Jorion a publié sur son blog une nouvelle vidéo, comme il le fait tous les vendredis, donc je vous la met en dessous. (À regarder si vous avez un quart d’heure devant vous.)

Lui n’essaye pas de savoir comment ça a pu chuter, mais plutôt comment ça a pu remonter.